La jeune fille qui parcourt les allées pleines à craquer de monde semble presque… irritée. Elle a de quoi : elle a passé la journée dans une convention -le genre d’endroits qu’elle n’aime pas, mais alors là, pas du tout- dans l’objectif de remplir une Mission qui ne mène à rien. Elle aurait voulu être épargnée mais la famille Ubuyashiki l’a choisie. Il s’agit de la première expérience sur le terrain pour Aoi et autant dire que c’est loin d’être à la hauteur de ses attentes. Mais quelles attentes ? Elle a beau parvenir à utiliser un Souffle par défaut, elle n’est toujours pas convaincue que sa place soit dans une armée qui combat les Démons. Elle n’en a pas vraiment parlé avec ceux de son âge avec qui elle traîne, ils semblent tous si ravis, se réjouissant avec une impatience visible mais qu’elle ne partage pas d’obtenir leur première Mission.

Et la voilà, habillée comme tous les autres Pourfendeurs dans cette convention, elle est entourée de personnes qui semblent faire partie du même groupe qu’elle mais elle sait que ce ne sont que des costumes… et qu’elle est bel et bien seule. Elle pensait ne pas avoir à s’inquiéter d’éventuelles Missions tant qu’elle ne s’était pas rendue dans la Caverne des Tsuba et pourtant, la voilà. Elle doit mener l’enquête, observer chaque personne en espérant -ou non- repérer un Démon qui semble en être véritablement un. C’est dans ce genre de moment qu’elle regrette ne pas avoir de sens particulièrement développé comme beaucoup des Pourfendeurs. Non, elle, elle n’est qu’une jeune adulte d’une vingtaine d’années qui a tout plaqué par curiosité et qui se prétend désormais Soldat.

Alors, elle finit par s’appuyer contre un mur, s’écartant un peu de l’étouffante marée humaine et surexcitée. Beaucoup trop de personnes à son goût l’ont déjà arrêtée pour la complimenter sur son cosplay, lui indiquant qu’elle ressemble beaucoup à une certaine « Azumi » mais Aoi ne sait même pas de quel personnage il s’agit. Elle n’a pas lu le manga donc elle n’a aucune référence réelle sauf, évidemment, ce qui est lié à la réalité et qu’elle a appris lors de sa formation. Une silhouette passe devant elle, un personne portant un masque rouge au long nez. Elle le suit des yeux et sans pouvoir vraiment l’expliquer, son instinct lui dit de le suivre. Elle n’a rien d’autre, Aoi, un simple instinct pas très fiable mais auquel elle se décide de tout de même se fier pour faire quelque chose de sa fin de journée.

Elle le suit pendant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’il soit interpelé pour monter sur scène et participer à un concours cosplay. Elle s’apprête à s’éloigner quand un détail attire son attention et son sang ne fait qu’un tour. Elle revient sur sa décision et se glisse discrètement dans les coulisses à la suite de celui qui ne peut qu’être un Démon. Cachée entre deux rideaux, elle l’observe monter sur scène sous le nom de Zansho. Elle ne le lâche plus des yeux quand il prétend faire une performance en utilisant un katana qui lui appartenait… Elle qui était si jeune, si gentille, trop faible pour être envoyée si tôt sur le terrain… Sayuni. Il est le Monstre qui a tué Sayuni. Elle serre les poings et s’empresse de sortir son katana alors que le Démon pose devant la foule qui l’acclame.

-Si tu aimes tant que ça avoir de l’attention, Démon, je vais t’en donner une toute particulière.

Elle murmure ces mots dans son souffle et se concentre sur le feu qui brûle en elle pour le transformer en une force qui lui permettra d’avoir le dessus. Dans un pas lent mais assuré, elle monte sur la scène. Peu importe qu’ils se battent devant une foule, elle ne peut pas lui laisser une chance de s’en sortir quand il lui est, ainsi, servi sur un plateau. Leurs regards se croisent et la seconde d’après, elle est en position de combat avant de s’élancer vers lui.

-Souffle de l’Eau. Deuxième Mouvement : La Roue d’Eau.

Aoi sait que son choix de monter sur scène est risqué. La famille Ubuyashiki, dirigeant les Pourfendeurs, ont bien mis les choses au clair : si pendant cette Mission, ils découvraient un Démon, les Pourfendeurs devaient l'affronter sans que personne ne découvrent que Soldats et Démons sont réels. Ce n'est pas une mince affaire mais la famille Ubuyashiki compte sur une chose : qui que soit le Démon à la tête de tous les autres, lui non plus ne souhaite pas encore que la menace soit exposée au grand jour. Démons et Pourfendeurs sont alors étrangement d'accord sur un point : s'ils s'affrontent, c'est en secret. Aoi fait peut-être une bêtise en se dévoilant sous les feux de la scène de ce ridicule concours cosplay. On le lui reprochera sans doute si elle survit. Heureusement, alors qu'elle attaque sans trop réfléchir le Démon, elle se rend compte que le public croit à une mise en scène très réaliste. Malgré tout, c'est loin de la préoccuper en priorité. Le Monstre en face d'elle part son attaque en utilisant le katana de celle qui avait été une amie, en quelque sorte. Le regard bleu de la Pourfendeuse brille d'une flamme de haine, d'une envie de tuer qui la ronge dangereusement.


-Et toi, tu es bien trop orgueilleux. Ça te perdra.

Elle répond dans un murmure entrecoupé d'une respiration prononcée due à l'utilisation de son Souffle de Concentration Intégrale. Ses mains serrent son katana, ses phalanges blanchissent et ses yeux ont beaucoup de difficulté à se détacher du katana que le Monstre ose utiliser. Sayuni était plutôt optimiste mais elle était craintive de son premier combat... à raison. Avant ça, Aoi ne voyait ses entraînements que comme un jeu vidéo. Plus elle avançait, plus elle gagnait en niveau. Le jour où Sayuni est partie pour ne plus revenir, Aoi s'est prise une véritable claque. Elle a compris que c'était bel et bien un jeu mais dans ce jeu, elle ne possédait qu'une faible barre de vie sans possibilité de revivre en cas de "Game Over". Et ça l'a effrayée. Elle ne veut pas mourir. C'est ce qu'elle ne cesse de se répéter. Oh, elle n'a pas peur de la mort en soi, ni se souffrir. Elle considère simplement qu'elle est trop jeune, qu'elle veut une vie longue où elle pourra faire des choses qui ont un véritable impact, servir un but.

Le regard fixé sur le katana de la Pourfendeuse morte, Aoi ne voit presque pas le Monstre s'avancer pour l'attaquer à plusieurs reprises avec une précision nette. [Esquive :]  Elle a beau être surprise. Elle est fine et a une capacité physique remarquable : son agilité. Sans utiliser sa lame, elle évite les attaques du monstre, voyant le fil de ses katanas volés manquer de la frôler à plusieurs reprises. Elle remet rapidement de la distance entre eux.

Jouer. Parce que tout ça n'est qu'un jeu au final. Un grand jeu amusant pour certain, mortel pour d'autres. Aoi sait ce qui est en jeu. Sa vie. Sa survie. Et pourquoi ? Pour un but commun ? Pour la survie de l'humanité, l'extinction complète d'une race qui ne devrait apparemment plus exister ? Aoi se rend bien compte qu'elle est perplexe. Elle cherche un but mais doit-il nécessairement être pour le bien commun, pour sauver le monde ? Elle est plutôt égoïste, Aoi, tout ce qu'elle veut, c'est un peu de piment dans sa vie tout en restant vivante. Oui, c'est ça qu'elle veut : Vivre. Si pour vivre, elle doit jouer contre ce Démon, elle va jouer. Pour l'adrénaline, pour Sayuni mais surtout pour elle-même. Dans son regard, le Monstre peut voir qu'elle relève le défi et qu'elle compte bien lui montrer tout ce dont elle est capable. Sa survie dépend de ses compétences. Elle ne doit pas le prendre à la légère mais malgré elle, un petit sourire étire ses lèvres. Un rictus amusé? Sadique? Confiant ? Même elle, elle ne sait pas vraiment ce qui la fait sourire.

-Quand nous aurons terminé, le seul spectacle que tu verras sera ton corps sans tête., elle murmure puis se redresse et parle d'une voix forte et claire, Souffle de l'Eau. Troisième Mouvement : Danse des courants.

Dans un déplacement fluide, elle fond sur son ennemi, visant avec détermination son cou, aussi puissante -elle l'espère- qu'un tsunami qui détruite tout sur son passage.

Aoi, par une curiosité qui l'a toujours caractérisée, en a lu des tonnes sur les Démons, presque fascinée par ces créatures inhumaines et surnaturelles. Elle envie leurs capacités à se régénérer et à vivre des centaines d'années sans vieillir, bien que devoir dévorer des humains innocents est nettement moins attrayant. Elle en a appris beaucoup sur leurs façons d'attaquer et ces fameux pouvoirs sanguinaires qu'ils pouvaient développer s'ils recevaient suffisamment de sang de Muzan. Dans la bibliothèque du Domaine des Pourfendeurs, elle n'avait pas pu trouver beaucoup d'informations sur les Démons qui possèdent ces pouvoirs aujourd'hui. Il semble confirmer que certains en ont, comme par le passé, mais rien ne dit s'ils sont équivalent à ceux d'il y a 100 ans ou non. Le Monstre en face de la Pourfendeuse n'en a pas, de toute évidence, ou peut-être a-t-il décidé qu'elle n'est pas encore assez digne pour voir ce dont il est vraiment capable. Cependant, ce n'est pas vraiment ce détail qui la perturbe. Les Démons, pour se battre, utilisent en général leurs corps déformés par la transformation : griffes, crocs, force surhumaine,... Il n'était pas mentionné qu'ils pouvaient se révéler être de fines lames et s'amuser à imiter les Pourfendeurs en volant leurs lames.

Quand elle l'attaque à nouveau, elle ne fait que laisser une marque vaine sur son épaule, marque qui finira par disparaître dans les heures qui viennent, elle le sait. Elle penche la tête, visiblement irritée par ses remarques incessantes. Son regard et ses traits fins ne cachent pas du tout ce qu'elle pense et ressent. Elle n'est pas très patiente mais elle sait que se précipiter dans ce combat serait dangereux et lui coûterait la vie. Il mesure la puissance dont elle est capable et elle sent bien qu'il est loin de montrer ses véritables capacités. Elle craint le moment où il se décidera à le faire et ne doit pas perdre toute son énergie dès le début. À l'aide de son katana, elle dévie les lames qu'il envoie sur elle. Elle a vraiment la sensation que tout cela n'est qu'une source d'amusement pour lui et qu'il cherche à impressionner leur public. Pour eux, tout n'est qu'une démonstration de deux Cosplayers très impliqués. Ils ne savent pas que la menace est réelle et il faut que ça reste ainsi, elle le sait bien. Leur combat se transforme en une danse, une affrontement où les deux camps jouent un rôle comme une mise en scène ridicule... à la fin de laquelle, tout de même, la mort attend l'un d'eux.

-Un vrai Démon, dis-tu? Penses-tu réellement en être un ? Tu ressembles bien plus à un Pourfendeur raté qu'autre chose.

Un sourire en coin étire son visage enfantin malgré sa vingtaine d'années. S'il la cherche, il ignore sans doute qu'il l'a trouvée dès le moment où elle a remarqué qu'il utilisait le katana de Sayuni. Même si elle joue l'exaspération et tente de se concentrer, elle cherche à comprendre les raisons qui poussent ce Démon à utiliser des sabres et les acclamations de la foule font pousser des ailes dans son dos. Il y a quelque chose d'exhaltant dans le fait de se battre aux yeux et au nez de tous. Sans utiliser son Souffle, comme pour prolonger ce moment, cette chorégraphie improvisée. Son ennemi pare aisément bien qu'elle tente de l'accabler sous une série de coups bien placés. D'un bond ressemblant presque à celui d'une gymnaste, elle remet de la distance entre son adversaire et elle pour reprendre ses esprits. Quand c'est lui qui fonce vers elle, elle fronce les sourcils en le voyant vivement récupérer ses lames volées pour la blesser à l'aide de celles-ci. [Esquive : presque réussie] Elle utilise son arme pour parer l'une des siennes, celles-ci se rencontrant dans un bruit de métal bruyant. Elle ne parvient pas complètement à esquiver la seconde arme qui vient frôler son flanc, lui arrachant une grimace qui ne l'empêche pas de maintenir la rencontre de leurs katanas. Elle appuie un peu plus sur son sabre pour se rapprocher du monstre.

-Ça devient intéressant... mais ce n'est pas en utilisant des armes qui ne t'appartiennent pas que tu arriveras à quelque chose. Tes attaques ressemblent au nôtre mais n'en approchent pas la puissance!

Elle murmure ces mots, son visage proche du masque du Monstre alors que leurs lames sont encore croisées. Dans un mouvement forcé, elle repousse ses sabres et profite de son élan pour se projeter, dans un saut périlleux, prenant de la hauteur sur le Démon. Elle lève son katana au-dessus de sa tête pour l'abattre en annonçant sa technique.

-Souffle de l'Eau. Huitième Mouvement : Impact de la Cascade.

À chaque attaque de l’un comme de l’autre, le public acclame le spectacle que le duo leur offre. Bien sûr, ils sont impressionnés par les « effets spéciaux » qui représentent si bien les Souffles dans le manga et l’anime dont ils sont tous fans. Sont-ils complètement stupides pour ne pas voir que c’est réel ? Que c’est trop bien fait ? Quand elle prend de la hauteur pour l’attaquer de son Huitième Mouvement, c’est une véritable cascade qui semble s’abattre sur son assaillant. Bien sûr, à nouveau, il esquive et elle ne continue qu’à l’effleurer dans des entailles qui ne peuvent rien lui faire, rien d’assez grave. Entre réalité et spectacle, elle sait que leur jeu est dangereux et qu’en plus, ils n’ont pas toute la journée. Le public peut se lasser, les organiseurs peuvent les interrompre. Pourtant, elle veut qu’aux yeux de tous, la tête de ce Monstre tombe à ses pieds, le clou d’un spectacle sanglant, une mise en scène qui n’en est pas une. À chaque parole qu’il prononce, la colère qui crispe les traits d’Aoi ne fait que grandir, transformant son regard en une mer agitée, une tempête au milieu d’un océan.

-Parce que tu crois être du côté des vainqueurs ? Ne sois pas naïf, l’Histoire a toujours offert la victoire aux gentils. Ici, tout le monde le sait !

Elle parle d’une voix claire, écartant les bras d’une manière assez dramatique. Elle aime entendre les applaudissements du public à chacun de ses gestes, à chacune de ses paroles. Ils sont du côté des Pourfendeurs, sans doute, pour la plupart, et elle en profite. Cette foule d’inconnus lui donnent le courage et la prétention qui pourraient aisément lui faire défaut dans ce premier combat. Ils ne restent jamais longtemps à se regarder « dans les yeux ». Le Démon revient toujours à la charge et leurs lames se rencontrent violemment dans des bruits qui, encore une fois, devraient permettre au public de se douter que tout est réel. Elle semble fragile, comme si le moindre coup pouvait la briser. Mais elle s’est entraînée, elle s’est amusée à apprendre chaque défense, chaque parade, chaque attaque et elle est agile. Elle n’a l’air de rien mais elle est plus douée qu’elle n’y paraît. Quand ils s’écartent l’un de l’autre, elle hausse un sourcil et penche la tête. Il semble qu’elle ait joué assez sérieusement pour qu’il veuille lui montrer ce dont il est vraiment capable. Ou peut-être le temps joue-t-il simplement en leur défaveur. Peu importe, elle ne doit pas baisser sa garder et se défendre sérieusement contre tout ce qui pourrait lui tomber dessus. La surprise prend place sur ses traits quand elle entend ses mots, le nom de ce Souffle, la précision de ce mouvement mortel et insensé. Sa garde tremble entre ses mains, elle est distraite, une fraction de seconde. Mais il est déjà sur elle. [Esquive : partiellement réussie] Les coups rapides sont très difficiles à parer et, déstabilisée, ses parades sont moins parfaites. Le Monstre la coupe à plusieurs reprises, rien de grave mais tout de même.

La réaction de la foule surprend la jeune fille alors que les acclamations se font bien plus grandes pour le Démon après que celui-ci ait prétendu utiliser un Souffle. Pour qui se prend-il ? Il souille la mémoire des Pourfendeurs dont il a volé honteusement les katanas et les imite comme s’il méritait d’utiliser de telles techniques. Et ça plaît, elle l’entend aux applaudissements et aux encouragements.

-Qu’es-tu, à la fin ? Qui es-tu ? Un Démon ? Un Pourfendeur ? Que caches-tu derrière ce masque ?, elle le pointe à l’aide de son katana, Je me ferais un plaisir de te le retirer moi-même.

Elle baisse sa lame pour la reprendre contre ses deux paumes et serrer le manche fermement. À chacun son tour, aime-t-elle penser. Elle s’élance vers lui et tente de percer sa défense par des coups simples et précis. Elle tente de l’accabler, de ne pas lui laisser une seconde de répit. Quand elle finit par se reculer, c’est avec la détermination d’une attaque bien plus puissante, cette fois.

-Tu ne m’as nullement impressionné, véritable Démon. Laisse-moi te montrer ce qu’est un véritable Pourfendeur., elle prend une position pour se donner beaucoup d’élan, Souffle de l’Eau. Sixième Mouvement : Tourbillon.

Elle s’élance dans des gestes de katana larges et circulaires, tournant sur elle-même pour donner l’illusion d’un tourbillon d’eau dévastateur.

Elle est intriguée par le personnage qu’elle affronte en ce moment. Il lui semble odieux, insupportable, profondément méchant et en même temps… Il ne manque pas de style et d’une cruauté typique des Démons, une cruauté que Aoi essaye de comprendre, d’en cerner les origines. Comment peut-on avoir été un être humain par le passé et prendre une forme aussi opposée à ce qu’il y a de mieux dans l’humanité ? La Pourfendeuse fixe le masque rouge qui cache le visage de son opposant. Elle ne parvient même pas à deviner son regard à travers les trous qui lui permettent de la voir. Elle ne trouve pas cela très juste alors qu’elle joue le jeu à visage dévoilé. Lui cache tout derrière une façade immobile. Cependant, quand elle lui demande qui il est, il prend la peine de lui répondre non pas sans se montrer particulièrement prétentieux. Aoi lève les yeux au ciel. La confiance qu’il a en lui est en quelque sorte admirable mais aussi énervante.

-Tu n’es pas une menace pour moi, Zansho. Tu n’as pas de véritable Souffle ni de Pouvoir Sanguinaire. Tu es peut-être le premier Démon que je croise mais je suis certaine que je ne retiendrais même pas ton nom !

Sans attendre, de plus en plus pressée et peut-être stressée par la tournure que pourrait prendre le combat si le Démon se met à attaquer bien plus sérieusement, Aoi choisit son sixième Mouvement du Souffle qu’elle a appris à maîtriser tant bien que mal et fond sur le Monstre en tournant gracieusement mais violemment sur elle-même. Son ennemi esquive et elle ne parvient même pas à l’effleurer, ce qui la frustre même si elle tente de garder son calme. Si elle restait sur la défensive, la révélation du visage du Monstre la pousse à se redresser, intriguée. Elle aperçoit ses traits, rapidement, pas assez pour vraiment savoir à quoi il ressemble mais suffisamment pour qu’un frisson d’horreur parcourt son échine. Elle ne sait d’ailleurs pas vraiment pourquoi…

Déjà, il revient vers elle et la presse sous des attaques rapides mais pas vraiment difficiles à éviter. Aoi est tentée par l’idée de sous-estimer son adversaire. Elle sait qu’elle ne peut pas se le permettre : il a déjà tué au moins deux de ses camarades. C’est la preuve qu’il n’est pas dénué de talents et qu’il y a des chances pour qu’il soit simplement en train de s’amuser avec sa proie avant de la dévorer. Elle a le souffle plus lourd quand il s’écarte et elle profite de cet instant de répit. Pourquoi ne cherche-t-il pas à l’épuiser pour ne lui laisser aucune chance ? N’est-ce réellement qu’un jeu ? Il annonce un nouveau mouvement, un nouvelle copie des Souffles utilisés par les Pourfendeurs. Aoi ne veut plus éviter et esquiver. Elle décide alors d’utiliser son katana et ses propres attaques pour dévier les coups de Zansho.

-Souffle de l’Eau. Troisième Mouvement : La Marée Déferlante.

Le public s’exclame en voyant les deux ennemis s’élancer à la rencontre l’un de l’autre. Aoi a ses yeux fixés sur les lames ennemis, décidée à les dévier en tranchant la chair du Monstre par la même occasion. S'il voulait être impressionné, sans trop comprendre pourquoi, Aoi voulait lui donner de quoi le surprendre. [Esquive : partiellement réussie] Bien sûr, c'était risqué comme décision. Elle tente de ne pas reculer brutalement quand elle sent la brûlure des sabres mortels frôler et s'enfoncer dans sa peau. La souffrance... Ça fait aussi partie du jeu. Elle continue son Troisième Mouvement, ses gestes larges et puissants cherchant à passer sous la garde de Zansho.

Le jeu est long et Aoi ressent que son niveau égale celui du Démon. Elle sait ce qui mettra fin à ce combat : ce ne sera pas spécialement le plus fort mais plutôt celui qui tient le plus longtemps sur la durée. Sur ce point, Aoi a un sacré désavantage. Les Démons souffrent nettement moins de la fatigue que les Pourfendeurs. Zansho pourrait se battre des heures, la jeune fille en serait incapable. Elle va devoir tirer son épingle du jeu d’une autre manière en prenant l’avantage grâce à des coups plus puissants. Le Monstre ne joue pas que sur les attaques, il s’amuse également à la déstabiliser mentalement et sur ce point, il pourrait avoir le dessus. Elle n’est pas indifférente à ses remarques, ses menaces qui touchent ses cordes sensibles et cette façon qu’il a de copier les techniques des Pourfendeurs avec ce faux « Souffle de la Mort ». À chaque parade, le regarde d’Aoi voit le katana de Sayuni et ça la touche aussi, plus qu’elle ne pourrait l’admettre pour ne pas être trop perturbée.

-Je ne suis pas prête à mourir, aujourd’hui n’est pas mon jour. Ce katana…, elle lève son arme et la regarde avec l’attachement qu’un Pourfendeur a envers son sabre, Il est à moi et il le restera. Tout comme je récupérerais les katanas que tu as volé à mes camarades.

Aoi n’est pas encore fatiguée, elle sait qu’elle n’a pas utilisé ses meilleures attaques et que le cœur du combat est encore à venir. Elle ne veut plus faire ce petit jeu, elle sent qu’ils ne font encore que se chercher, se montrer en spectacle devant le public. Ils s’effleurent de leurs attaques mais ils parviennent à esquiver les plus grosses offensives. Ils ne se laissent pas beaucoup de répit mais à part quelques coupures, Aoi tient parfaitement debout. Sa mâchoire se serre quand il s’élance vers elle avec une nouvelle attaque. Elle pare avec sa lame et son regard est aussi sombre que les profondeurs de l’océan.

-Arrête… d’utiliser… nos techniques !

Elle prononce ces mots en esquivant et en empêchant le Monstre de la toucher. La colère gronde dans ses mots alors qu’elle commence à en avoir marre de ses Mouvements du « Souffle de la Mort » sans queue ni tête. Cependant, il n’a pas l’air de vouloir l’écouter et utilise un prétendu quatrième Mouvement pour lui foncer dessus à nouveau. Il tente une estoque… « Facile à esquiver », se dit-elle. Mais elle sous-estime son ennemi et avant qu'elle ne parvienne à parer, la lame s'enfonce déjà dans sa peau, lui arrachant une plainte de douleur. Elle utilise le manche de son katana pour tenter d'atteindre le masque de son adversaire mais il l'esquive, remettant de la distance entre eux. Elle jette un coup d'oeil à la blessure sous sa poitrine. Elle n'a pas le temps de s'en inquiéter et doit profiter de leur éloignement pour prendre de l'élan.

-Souffle de l’Eau. Cinquième Mouvement : Averse Providentielle.

Elle sait que ce mouvement est utilisé par les Pourfendeurs qui veulent tuer sans faire mal. Aoi, elle, ne l’utilise pas pour la même raison. Profitant de la vivacité de l’attaque, elle passe près du Démon en tentant de lui faire des dizaines de petites coupures d’apparence indolores mais plus profondes qu’elles n’y paraissent.